Les ressources documentaires

Fondée le 29 mai 1880 dans une ancienne prison politique, la colonie agricole et maritime de Belle Ille en mer accueille des adolescents de 13 à 21 ans ayant été acquittés par la justice en raison de leur absence de discernement, ainsi que des jeunes justiciables devant faire des peines oscillant entre six mois et deux ans de prison. Les conditions de détention déplorables, les mauvais traitements infligés par les gardiens et la violence entre colons poussent nombre d’entre eux à tenter de s’enfuir.

 » Je vais me tirer. J’ai fini : seize piges ». La porte est lourde, infiniment lourde. Elle va s’ouvrir pour le numéro matricule 6817, René Biard. Le jour de ses onze ans, il s’appelait 222, il a eu quinze jours au cachot. C’était la première fois. Il avait été abandonné là par ses parents…

En 1934, l’évasion des enfants de la colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer fait les gros titres de la presse. Alexis Danan est en première ligne et prend l’opinion publique à témoin. Il continue avec Mettray où son action finira par causer la fermeture des bagnes d’enfants. La cause des enfants malheureux se développe grâce à la création des comités Alexis-Danan.

Cette histoire des colonies pénitentiaires, maisons de redressement et maisons de correction, analyse le fonctionnement d’établissements tels que la colonie du Luc dans le Gard, celle de la Loge dans le Cher, du Mont-Saint-Michel dans la Manche ou encore de Chanteloup dans les Yvelines.

Le récit ne remonte pas au XIXème siècle mais aux années 1960. Il décrit l’inhumanité et la violence avec laquelle l’Assistance publique (ancêtre de l’Aide sociale à l’enfance d’aujourd’hui) et l’Education surveillée (ancêtre de l’actuelle Protection judiciaire de la jeunesse) ont pu, dans certains cas, gérer la situation des enfants qui leur étaient confiés.

Une histoire riche et documentée des lieux de détention pour mineurs, écrite par un magistrat –inspecteur de l’Education surveillée.

«Miracle de la Rose», dans lequel Jean Genet évoque les souvenirs de sa détention à l’âge de seize ans à la Colonie Pénitentiaire de Mettray, «à l’endroit le plus beau de la plus belle Touraine» est avant tout un document implacable sur ce bagne d’enfants et le roman de ces adolescents violents et passionnés, condamnés à vivre enfermés dans un univers clos et féroce.

« Si un jour j’ai un enfant, j’écrirai la mienne d’enfance, pour qu’il comprenne, pour qu’il reste humble et propre toute sa vie et devienne un homme ». Auguste Le Breton a tenu parole et raconté ses années de maison de correction dans Les hauts murs, qu’il a dédié à sa fille, Maryvonne.

En août 1934, les jeunes pensionnaires de la maison de redressement de Belle-Île-en-Mer, las des mauvais traitements, brûlent les bâtiments puis s’échappent et s’éparpillent dans l’île. Jean-Hugues Lime s’est inspiré de ce drame pour écrire ce roman où des enfants face à la barbarie des adultes apprennent les gestes de la résistance et de la dignité.

Héritière des anciennes mesures de police propres au pouvoir royal, l’éducation correctionnelle se transforme, à mesure qu’elle se confronte à une population d’enfants urbains, misérables et pitoyables, en un dispositif individualisé de surveillance et de bienveillance. Elle construit à partir du foisonnement des sciences sociales de la fin du XIXe siècle les savoirs, les discours, les pratiques administratives et judiciaires permettant d’agir efficacement à l’encontre d’une jeunesse socialement inadaptée.

Dans la chambre d’hôte que tient Marlène débarque un jour un homme d’une cinquantaine d’années, Guillaume, dont le comportement intrigue. Le visiteur arpente toujours les mêmes lieux de l’île, pose des questions étranges, dit remonter les traces d’un jeune garçon,  » colon  » de l’ancien bagne d’enfants.

Ce recueil d’articles de journaux offre un tableau de la société de Belle-Île-en-Mer sous le regard sélectif de la presse entre 1905 et 1914. Grâce à l’abondance d’illustrations, de photos et d’articles présentés, vous comprendrez mieux la société de l’époque.

Dans les familles d’autrefois, jusqu’au milieu du XXe siècle, on menaçait les enfants indociles de la « maison de correction ». Ce livre est un pèlerinage dans les lieux encore visibles, les registres d’écrou, les dossiers, tout ce que gardent – ou taisent –les archives de ces pénitenciers pour enfants qu’on appela les « petits bagnes ».

En 1924, le journaliste Louis Roubaud, après avoir visité Eysses, Belle-Ile et Doullens, établissements pour mineurs dépendant de l’administration pénitentiaire, provoque une première campagne de presse dans le Quotidien de Paris, contre les « bagnes d’enfants ». Ses articles sont publiés en volume en 1925 sous le titre Les enfants de Caïn.

Belle-Île-en-mer, l’envoûtante, Belle-Île-en-mer, la bien nommée… Mais derrière ses paysages sublimes, l’envers de la carte postale existe, il cache une page sombre de son histoire. Prison politique, prison militaire mais surtout, pendant près d’un siècle, colonie pénitentiaire pour mineurs.

Marcel est orphelin. Après avoir été trimballé de famille d’accueil en famille d’accueil, il a été condamné, pour avoir volé un morceau de lard et s’être battu avec l’aîné de la famille, au bagne de Belle-île, où il devra rester jusqu’à 21 ans, la majorité. Une petite flamme, cependant, reste allumée au fond de son âme. Une flamme qui ne demande qu’à briller pour de bon. Ne serait-ce qu’une fois…

— BACHELET Nicolas. Le bagne pour enfants de Belle-île 1911-1934. Mémoire de thèse. Nantes 2002 

— BERCHET Bernadette, ILLIAQUER, Michel. Belle-île-en-mer Réalités et perspectives. Savigny 1975, Ecole nationale de formation des personnels de l’Education Surveillée. 

— BOURQUIN Jacques. Une maison de correction : la colonie de Belle-île-en-mer 1880-1945. Revue de la Société historique de Belle-île en mer 1996 n° 18 

— BOURQUIN Jacques. Belle-île-en-mer. Site internet d’Enfants en Justice 

— BURETTE Camille. Les colonies pénitentiaires pour mineurs : des bagnes pour enfants. L’exemple de Belle-ile-en-mer. In Crimino-corpus. Carnets de l’histoire de la justice, des crimes et des peines. 17 décembre 2014. 

— COULON François Xavier. Les différents navires à voiles de la colonie agricole et maritime de Belle-île . Revue de la Société historique de Belle-île-en-mer 1995 n°15 

— FILLAUT Thierry. Une institution publique d’éducation surveillée : Belle-île-en-mer 1945-1977. In Service d’études du CNFE – PJJ. 1996. 

— FILLAUT Thierry. Belle-île, l’enfance punie, la colonie pénitentiaire sous la Troisième République. In Société et représentations, n°3 1996. 

— GARANS L. C. Histoire du pénitencier de Belle-île, Haute-Boulogne, Bruté . 1986 Société historique de Belle-île -en-mer. 

— GARANS L.C. Histoire de la maison de correction de Belle-île-en-mer. La Gazette de Belle-île. 1983 n° 42 et 58

— GARDET Mathias. Ker Goat/Belle-île, deux centres mythiques. In Revue d’histoire de l’enfance irrégulière. 

— HILLION Julien. La colonie pénitentiaire de Belle-île 1880-1900. Master 1 d’Histoire. Lorient 2006 

— MOLLIER Jean-Yves. Belle-ile-en-mer : prison politique 1848-1858. In Crimino corpus. Justice et détention politique. 

— PELGRIMS Bernard. Rapport sur l’institution publique de Belle-île .In Rééducation, 1955 n° 70 et 72 

— PIERRAT Jérôme. Belle-île, la colonie pénitentiaire maritime. In ; Le Chasse-Marée, n° 109, 1997. 

— RIVIERE Albert. La colonie pénitentiaire de Belle-île. In Revue pénitentiaire, Bulletin de la Société générale des prisons. Juin 1892 n°6 

— TREBUCHET Léon. Belle-île-en-mer. Paris A. Hennuyer, 1896. 

— 1933. Bagnes d’enfants. Réalisateur Georges Gauthier, d’après Pierre Chaine et André de Lorde.

— 1944. Le carrefour des enfants perdus. Réalisateur Léo Joannon.

— 1947. La fleur de l’âge. Réalisateur : Marcel Carné, scénario : Jacques Prévert. Film perdu.

— 1992. La révolte des enfants . Réalisateur : Gérard Poitou-Weber. (Transposition à une autre époque de la révolte de Belle-île et des conditions de vie à la colonie de Mettray).

— 1997. Belle-isle-en-mer – L’enfance en pénitence. Réal. Michel Basdevant. Auteurs : Jacques Bourquin, Michel Illiaquer, Dominique Pors. Sur Adolie, collections numérisées de la bibliothèque de l’ENPJJ. 28mn

— 1997. Belle-isle des enfants. Réal. Michel Basdevant. Auteurs : Jacques Bourquin, Michel Illiaquer, Dominique Pors. Sur Adolie, collections numérisées de la bibliothèque de l’ENPJJ. 36 mn

— 2004. Documentaire sur le film disparu « La Fleur de l’Age ». Claudine Bourbigot et Elisabeth Feytit. Carnets de naufrage.

— 2006. Les vauriens. Metteur en scène : Dominique Ladoge, scénario : Sandro Agénor. 1h30.

— 2019 . Invitation au voyage. Belle-île-en-mer, la grande évasion. Arte.